vendredi 24 mai 2013

La Paz - Oruro

La Paz

Dimanche après-midi nous avons pris un bus de Copacabana à la Paz, capitale de la Bolivie. Après environ 1h de bus, on a du descendre, car il fallait traverser un bout du lac Titicaca. Il y avait 2 bateaux, le premier était pour les passagers, et le 2ème (une sorte de barque) pour les véhicules. Quelle chance que notre bus n'ait pas passé à l'eau !! xD




Bref après avoir atteint l'autre rive et être remontés dans le bus, BAM un énorme camion nous est rentré dedans --'. 30min d'engueulade à la bolivienne et hop on a pu repartir.
3h plus tard, nous sommes arrivés à la Paz, qui se situe aux alentours de 4000 mètres. C'est la capitale la plus haute du monde. Une ville tellement grande (env. 2 millions d'habitants) qu'on se demandait oú est-ce qu'elle finissait, accrochée au paroi d'une gorge. Nous qui sortions de Copacabana (54'300 habitants), on était un peu déboussolé. Des rues pleines de monde, des marchés partout vendant de tout et n'importe quoi, du dentifrice au foetus de lama (ames sensibles s'abstenir de regarder...)

Ce qu'il y a de suspendus ne sont pas des peluches, mais des agneaux et lamas morts et sur la droite des foetus de lamas (qu'ils enterrent avant de construire une maison ou dans un champ afin que la culture soit bonne)

Le lendemain, lundi, on a décidé de visiter la ville (principalement le centre). Tout d'un coup on s'est retrouvé au milieu d'une manifestation des "campesinos". En effet depuis quelques semaines le pays est secoué par des grèves, principalement dues pour des questions de salaires et de retraite. Du coup pas facile de se déplacer dans les rues à cause du monde et des barrages policiers.

Eglise San Francisco

Mardi matin on est parti en direction de "La valle de la luna", à 10km du centre ville. Ne sachant pas trop à quoi nous attendre, on a été surpris de la beauté de ce lieu. Ce n'est pas une vallée, comme son nom l'indique, mais plutôt un étrange labyrinthe de gorges et de pythons, érodés à flanc de colline. Nous nous sommes promenés à l'intérieur pendant environ 1h, avec des paysages magnifiques.





Oruro

L'après-midi on a pris un bus pour se rendre dans une autre ville, appelée Oruro qui se situe à 3706m. C'est une ancienne cité minière dont 90% de la population est d'origine indienne pure. Vu qu'on est arrivé le soir, on a décidé de prendre le premier "hôtel" venant (ce qui était une grave erreur). On s'est retrouvé dans la pire chambre depuis le début de notre voyage (bon il faut bien passer par là...). Mis à part que la chambre donnait sur le terminal de bus (donc du bruit toute la nuit), il valait mieux pas se doucher si on ne voulait pas se faire électrocuter !!! La douche, sans rideau, était remplie de files électriques! Et elle sentait affreusement les égoûts... Autant dire que le lendemain on s'est pressé d'aller dans un autre hôtel !

Nous avions entendu parler de la mine de San José ä 2 km d'Oruro. Elle est exploitée par des coopératives (petits groupes de mineurs) et fonctionne depuis plus de 450 ans. Environ 400 hommes y travaillent durement. Sans prendre plus d'infos, on s'est dit: "Vamos !". Arrivés, mercredi après-midi, au bureau d'information de la mine, on a rencontré Raul, un mineur s'occupant des touristes (enfin, pour ceux qui s'y aventurent, car à part nous, on en a vu aucun dans toute la ville xD). Et bizarrement lorsqu'on lui a demandé de visiter la mine, les mineurs présents nous ont tous regardé en souriant (ça rassure...). Donc on nous a équipé comme il se doit ! --> bottes, survêtement une pièce, ceinture, casque, lampe frontale et toutes les recommandations (et là on se dit oups, on aurait du se renseigner un peu plus...). Avant de se rendre à la mine, Raul pris une bouteille de fanta pour l'offrir aux mineurs, de la coca, un paquet de cigarettes et de l'alcool fort (l'explication suivra après ;) ). Pas très sereins, on suivit donc Raul jusqu'à l'entrée de la mine. Un long tunnel dans l'obscurité s'enfonce dans la montagne. On a marché quelques mètres et on rencontra déjà des mineurs sortant de la mine. On a pu discuter avec eux, échanger et partager leur travail. Et en effet, munis d'une simple lampe frontale et d'outils archaïques, ces mineurs s'enfoncent en descendant 38 échelles à environ 340m de profondeur, oú la température monte jusqu'à 45°. Ils commencent le travail vers 5h du matin et ressortent vers 12h-13h, exténués et dégoulinant de sueur. Certains reprennent le travail l'après-midi jusqu'à 19h. Ils remontent avec leur gisement d'argent, de plomb et un peu d'or dans un simple petit sac à dos.

Prets a affronter la mine! 
Les mineurs qui venaient de remonter. Celui tout a gauche n'a seulement que 20 ans, et cela fait 2 ans qu'il y travaille, celui du milieu a 22 ans et celui de droite a 30 ans et 10 ans de travail a la mine. 
Une magnifique rencontre (qualité de l'image pas très bonne du a la poussière) 
Mineurs descendant les 38 échelles

Ce qui nous a le plus interpelé, c'est la bonne humeur qu'ils dégagent. Ils font un des métiers le plus dure au monde, mais ils entrent et sortent de "cet enfer" en souriant, rigolant et blaguant, tous très gentils. Une rencontre incroyable. Puis Raul nous a emmené dans une niche (toujours dans la mine) oú il y a un diable en céramique, qu'ils nomment Tío (oncle). Les mineurs croient en effet à la présence du diable sous terre, leur environnement ressemblant si fort à l'enfer. Le minarai qu'ils obtiennent en dynamitant et en creusant la terre doit, selon eux, appartenir au diable. Donc chaque fois qu'un mineur descend, il passe vers Tío, afin de lui verser des offrandes: en premier lieu il lui verse quelques gouttes d'alcool dans sa bouche, puis par terre pour la Pachamama (la terre mère), ensuite il allume une cigarette qu'il lui met dans sa bouche et également une cigarette pour la Pachamama (qu'il coince dans la roche), et pour finir le mineur pose quelques feuilles de coca autour du Tío et en mastique quelqu'unes en attendant que les cigarettes s'éteignent. Certains font ce rituel avant de descendre et d'autres passent et saluent simplement le Tío. On en recontre plusieurs dans la mine, et à chaque fois, on a fait ces offrandes.

El Tio, avec toutes les offrandes 

Autre Tio, plus petit, avec toutes les offrandes. Raul est en train de lui allumer la cigarette

Après ceci, nous sommes allés dans les profondeurs de la mine (pas jusqu'à 340m .... xD) ressentir ce que vivent ces mineurs au quotidien. Plus on s'enfonce, plus l'air devient chaud et suffoquant, et une forte odeur de dynamite vous prend les narines.

Tunnel s'enfonçant dans la montagne

Puis nous sommes ressortis, vivants et impressionés de ce monde à part qu'on ne connaissait pas du tout (rien à voir avec les mines de sel de Bex.... xD).

Le lendemain après-midi aurait du être consacré à la détente aux bains thermaux d'Obrajes. Mais, après plusieurs aller-retour dans la ville (car la police touristique et les conducteurs de collectivo n'ont pas la même version), il s'est avéré qu'il n'y a pas de transport public durant la semaine. Moche.

Le soir nous avons pris un bus de nuit en direction de Sucre, oú nous sommes actuellement. D'ailleurs en écrivant ce texte la police d'immigration est passée par notre chambre afin de vérifier si on était légalement dans le pays... xD Olé !

Besos bolivianos !





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